Organisateur

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Présentation

L’objectif de cette manifestation scientifique est de revisiter l’œuvre scientifique de notre collègue politiste, Erik Neveu. L’occasion en est fournie par le départ en retraite de l’intéressé, désormais professeur émérite à l’IEP de Rennes. Au-delà de l’amitié dont souhaitent témoigner ceux qui l’ont connu comme acteur très engagé dans la vie universitaire locale (il fut tour à tour doyen de la faculté de droit, directeur de l’UMR-CRAPE/Arènes, et directeur de l’IEP), nationale (il présida un jury d’agrégation, siégea au CNU et à la commission 40 du CNRS), et internationale (il participa à la direction de l’European Consortium of Political Research, dont il organisa à Rennes le Congrès en 2008), c’est bien sûr au chercheur qu’il s’agit ici plus particulièrement de rendre hommage. Professeur agrégé, Erik Neveu a offert à la Science politique française et internationale une œuvre quantitativement considérable (une vingtaine de livres, une centaine d’articles dans des revues nationales et internationales référencées, et davantage encore de contributions à des ouvrages collectifs) et qualitativement remarquable par sa diversité et son ambition. Sur plusieurs décennies, depuis une thèse soutenue en 1981, Erik Neveu a ouvert un grand nombre de chantiers théoriques et empiriques. Il a produit et dirigé des travaux novateurs sur des questions désormais aussi centrales que la communication politique, les mouvements sociaux, la construction des problèmes publics, et le genre.

La manifestation scientifique de juin 2022 (2 et 3 juin) cherchera à faire, de façon évidemment pluraliste et ouverte, le bilan de ces apports. En quoi furent-ils novateurs ? Quelles en furent les éventuels limites ou impensés ? L’objectif consistera en premier lieu à faire dialoguer, en présence de l’intéressé, un grand nombre de chercheurs appartenant à des générations différentes et relevant de disciplines diverses (science politique, Info com, sociologie et histoire notamment). Ont été sollicités en priorité les chercheurs ayant travaillé à ses côtés ou sous sa direction, dont la plupart auront occasionnellement ou fréquemment publié avec lui. Plusieurs des invités à ce colloque travaillent ou ont travaillé à Rennes, y ont fait leur thèse ou une partie de leur carrière. Mais les réseaux auxquels Erik Neveu a appartenu (et continue d’appartenir) ne sont évidemment pas exclusivement locaux : ils sont aussi bien sûr nationaux et – point qui mérite d’être particulièrement souligné- internationaux. En publiant plusieurs ouvrages en anglais, en bénéficiant pour les plus remarquables de traductions en plusieurs langues, Erik Neveu est parvenu à s’inscrire dans le cercle très fermé des politistes français reconnus à l’étranger, sollicité pour des cours ou des conférences, lu et discuté bien au-delà de l’Hexagone. Cette internationalisation constituera par conséquent l’un des fils conducteurs essentiels du colloque.

A partir de cet objectif de dialogue international et interdisciplinaire, le colloque visera à explorer collectivement une problématique tout à fait caractéristique des travaux de notre collègue : la circulation des idées, concepts, auteurs. Parce qu’il appartient aux toutes premières générations de chercheurs à qui revient le mérite d’avoir jeté les bases de la Sociologie politique, parce que les objets qu’il s’est donnés furent nombreux et variés, les travaux d’Erik Neveu pourraient en effet être résumés à travers la notion de « nomadisme » : le souci de faire dialoguer les disciplines au-delà des frontières académiques (que serait la science politique sans les apports de la sociologie, de l’Histoire, du droit, de la linguistique, de l’anthropologie, des sciences de la communication…?), mais aussi de bousculer une vision académique initialement enfermée dans une définition trop étroite du politique : en consacrant sa thèse au roman d’espionnage, il s’affranchissait d’entrée de jeu, et par un geste qui apparaît rétrospectivement assez incroyablement original, sinon subversif, des définitions consacrées des objets jugés « légitimes » par la science politique. La suite confirma cette audace première…

Passage d’un objet à l’autre, désir de loger la science politique là où on ne l’attend pas, circulation d’une discipline à l’autre… Le nomadisme ainsi pratiqué appelle discussion, débat, recul critique, discussion. Ce sera l’objet de notre colloque que de consigner des acquis, d’interroger des points aveugles, de suggérer des pistes nouvelles. La société en général et le champ politique en particulier ont profondément changé depuis l’époque où Erik Neveu s’engageait dans la voie qui fut la sienne. En quoi ses travaux permettent-ils de penser les évolutions récentes ? Que peut-on dire, aujourd’hui, de la circulation des idées, concepts et auteurs à la fois au niveau international (circulation des savoirs scientifiques), mais aussi entre disciplines de sciences sociales (concepts, auteurs, méthodes, etc.), entre époques (des années 80, moment du premier congrès national de science politique, à aujourd’hui) et entre savoirs scientifiques et société (par exemple l’appropriation du savoir scientifique par les cercles militants) ? Telles sont les principales problématiques qui structureront centralement nos deux journées de réflexions collectives.

Pour suivre la problématique centrale de la circulation des idées, auteurs et concepts, ou encore -pour le dire autrement- du « nomadisme » revendiqué par notre collègue, quatre thématiques seront en particulier revisitées, qui structureront le déroulement du colloque :

- espace public, construction des problèmes publics

- médias, journalisme

- mobilisations sociales, pratiques culturelles engagées, Cultural Studies

- sociologie du genre et Gender Studies

On aura compris que si l’auteur dont il s’agira de relire le travail occupera évidemment la position centrale au cœur de cette manifestation scientifique, celle-ci ne saurait se réduire au rappel d’une œuvre consacrée. Il s’agira bien plutôt, à partir de celle-ci, d’interroger les transformations du politique, les évolutions de la science politique, et les nouveaux visages sous lesquels la politique se donne désormais à voir.

Comité d'organisation scientifique

Thomas Aguilera, maître de conférences, IEP Rennes – Arènes

Marylène Bercegeay, ingénieur d'études  – CNRS/Arènes

Annie Collovald, professeure des universités, Université Paris Nanterre - ISP

Christine Guionnet, maîtresse de conférences HDR, Université de Rennes 1 – Arènes

Magdaléna Hadjiisky, maîtresse de conférences, Université de Strasbourg – SAGE

Christian Le Bart, professeur des universités, IEP Rennes – Arènes

Brigitte Le Grignou, professeure émérite, Université Paris-Dauphine– IRISSO

Claude Martin, directeur de recherche, CNRS/Arènes

Jean-François Polo, recteur adjoint de l’Université de Galatasaray

Gildas Renou, maître de conférences, Université de Lorraine - IRENEE

contact

Marylène Bercegeay

Arènes CNRS UMR 6051

Tél : 02 23 23 76 88

marylene.bercegeay@univ-rennes1.fr

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